• Laure Malécot : « grâce à mes rencontres africaines, j'ai trouvé un équilibre dans ma manière d'appréhender le monde… » 1456 CLICS

    En Afrique dit-t-on,un vieux qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle... 

     Je me suis greffée à ce dicton pour questionner un être jeune de 40 ans  de soif de connaissances sur le monde en général et l’Afrique en particulier.

    Ce Jeun’ être n’est autre que Laure Malécot*, entre autres, journaliste et réalisatrice. Elle est bien en vie et  construit  sa bibliothèque pas toujours rose...En perpétuel mouvement, en rhytme de vie, quoi! Je profite de sa pause à la maison pour une série de photos qu’elle m’a demandée pour la questionner quelque peu. Ne dit-t-on par ici, en France, que c’est l’occasion qui fait le larron ? At last but not least, me vient l’idée de la soumettre au questionnaire de Proust, relayé par Bernard Pivot dans son émission Bouillon de Culture. Ne dit-t-on pas que c’est un excellent moyen d'aborder l'Autre en esquissant sous différentes formes la question « Qui êtes-vous? ». Lisez-vous-même. Intéressons-nous d’abord à Son Afrique avec ou sans dicton?  

     

    Et l'Afrique dans tout ça ? Tu sembles si Amoureuse/Passionnée par ce continent…?

    D'abord je ne suis pas amoureuse d'un pays, ou du continent, mais des gens. Avant l'Afrique, j'ai passionnément aimé les Navajos, les mexicains, les grecs...

    Puis je suis venue en Afrique la première fois par la route, je cherchais mes origines dont je ne connais qu'une partie. Ce sont les rencontres, qui ont d'abord fait que je suis restée 5 ans au Sénégal pour peindre,  adoptée par un groupe d'artistes.

    Plus à l'aise à Dakar qu'ailleurs ?

    Peut-être parce que pour la première fois de ma vie mon passif n'était rien au regard du passif des autres.

    J'ai passé toute la première partie de ma vie à être incomprise, et là, tout simplement, je me sentais au même diapason que les autres, tant aux niveaux des expériences et souffrances passées, qu'au niveau de la recherche intellectuelle.

     

    L’année 2000 et les élections en Côte d’Ivoire… «  Une sorte de pacte de sang ».

    J'ai été prise dans la tourmente des élections en 2000 en Côte d'Ivoire. J'y ai vu des morts, du sang, des personnes découpées à la machette, brûlées vives. Et une révolution populaire instrumentalisée.

    J'ai été profondément touchée par le courage des ivoiriens, et évidemment bouleversée par ce que j'avais vu. Au lieu de me repousser, cela m'a définitivement liée au Continent, une sorte de pacte de sang.

     

    Laure Malécot en Afrique, en famille…Et au « boulot ».

    Mes enfants sont métis, et je voudrais qu'ils soient fiers du travail de leur mère pour une reconnaissance de la Culture Africaine, et aussi pour une autre vision de ce qu'est, être français au regard du monde.  Pour un dialogue en somme, entre leurs deux origines.

    Grâce à mon travail  je retourne régulièrement sur le Continent, dans des pays différents, je découvre la variété des paysages, des caractères, des coutumes, et je ne cesse d'être fascinée, d'avoir envie de découvrir encore.

     

    L’Afrique mais pas seulement…

    Objectivement je voudrais connaître tous les pays, l'Asie, l'Inde, retourner en Amérique Latine... Je ne peux pas dire que je suis plus admirative de la culture africaine que de la culture latino-américaine, mais ce qui est sûr, c'est que d'une part, j'ai grâce à mes rencontres africaines trouvé un équilibre dans ma manière d'appréhender le monde, et l'humain.

    D'autre part, je suis révoltée, écœurée par toute forme de racisme, d'injustice, et donc forcément, la cause des africains généralement,  me touche.

     

    « J'ai eu un temps le syndrome de la culpabilité du blanc »

    En toute franchise je préfère vivre dans certains pays d'Afrique qu'en France, même si j'aime à Paris ce cosmopolitisme que l'on tend à éliminer à grand coups de spéculations immobilières.

    J'ai eu un temps le syndrome de la culpabilité du blanc, honte d'être française au regard de la politique de ce pays en Afrique. Je commence à réfléchir autrement, à revendiquer la devise de ce pays qui jadis me rendait fière, "liberté, égalité, fraternité". Il faut bien que nous soyons quelques uns à revendiquer cela…

    Contact :  laure.malecot@gmail.com

     

     

    "Qui êtes-Vous" Laure Malécot ?Réponses au QUESTIONNAIRE DE PROUST

    1. Votre mot préféré?

    Harmonie

     

    2. Le mot que vous détestez?

     

     Ennui

    3. Votre drogue favorite?

     L’Amour

     

    4. Le son, le bruit que vous aimez?

     

    Les Vagues, la Mer

    5. Le son, le bruit que vous détestez?

     Le crissement des freins du métro à égalité avec un cri de douleur humain

     

     

     

    6. Votre juron, gros mot ou blasphème favori?

     

     

     

    Bilayi...Wallaï, Tallaye!! en option, souvenir du Sénégal) - pas sûre de l'orthographe)

    7. Homme ou femme pour illustrer un nouveau billet de banque?

     Karl Marx (par ironie !!)

     

    8. Le métier que vous n'auriez pas aimé faire?

     

    Militaire

     

    9. La plante, l'arbre ou l'animal dans lequel vous aimeriez être réincarné?

     

    Oiseau (Aigle ou Goéland)

     

    10. Si Dieu existe, qu'aimeriez-vous, après votre mort, l'entendre vous dire?

     

    "Finalement, c'est mieux si tu y retournes. Ton travail n'est pas terminé. Ici tu risques de t’ennuyer. "

     

     Propos recueillis par Marie-Claude Eudaric 

     

    *Biographie officielle de Laure Malécot

    Réalisatrice, journaliste, Laure Malécot anime Résonance Africaine sur Aligre Fm depuis 2004 (direct samedi 16h/17h), diffuse des reportages dans le Journal de la Culture sur France Culture, et écrit régulièrement  depuis deux ans des critiques littéraires pour le site CultureSud.com Littérature du Sud. Elle participe à Afrique Presse RFI- TV5 Monde régulièrement.
    Depuis un an, elle anime des ateliers de formation (journalisme culturel), particulièrement en Afrique (Cameroun, Congo Brazzaville).
    Laure Malécot a résidé plusieurs années à Dakar, exerçant l'activité d'artiste-peintre au sein des Ateliers de Ngor, et en Côte d'Ivoire.

    Titulaire d'une Licence de Cinéma (Université Paris 8), avec spécialisation en Sociologie de l'œuvre d'art, et ayant été pendant une dizaine d'années à divers postes sur les tournages de cinéma et de publicité, elle souhaite maintenant allier son expérience technique et journalistique, et la partager.

     

    "VOUS", film de Laure Malécot...Regardez...

     

    Bonus, le Questionnaire de Proust par Bernard Pivot...Extraits *


  • Commentaires

    1
    MCE
    Mercredi 3 Août 2011 à 08:41
    remerciements
    à Laure Malecot
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