Ma peinture se souvient et oublie, accuse et pardonne, parle et se tait. Je ne peins pas j’entre en Peinture comme pour mieux signaler , baliser l’engagement. Mon travail est le fruit de recherches techniques qui s’inscrit dans un contexte fait de contraintes et d’aléas donc de ma réalité immédiate. Essayez-donc de chasser la réalité et elle reviendra au galop

Partant de ce constat incontournable qu’est la Réalité, j’Encre ma recherche sur à la fois du solide et du léger pour arriver à un compromis indispensable au bon équilbre de la toile. Solide pour la matière que j’utilise, enduits de toutes sortes par exemple, et l’Encre de chine ou de couleurs pour sa légèreté d’une part et son jeu de transparences , de nuances d’autre part. L’encre de chine en clin d’œil à mes origines chinoises si peu visibles en apparence mais bien visible sur la tombe familiale.  Peindre c’est aussi réfléchir sur soi, son identité visible ou invisible qui influence inévitablement notre rapport à l’autre et le sens de la démarche artistique par la force des choses.  C’est cette réflexion sur l’apparence qui m’amène au concept de l’Outrepeau dans ma peinture .  l’Outrepeau pour inviter l’œil du spectateur  à un voyage au-delà du premier regard. L’Outrepeau pour me contraindre moi-même à aller encore plus loin que la simple couche posée sur la toile. Je n’aime pas la facilité, J’aime prendre le risque de chercher au contraire pour trouver. Trouver ce qui fait sens , donne sens à l’être dans un paraître construit sur du précaire . Oui notre société contemporaine est d’une précarité à en perdre son humanité.  Dans mon univers pictural, j’essaye de garder le cap vers l’humain en passant par l’abolition de l’apparence, terme résolument terroriste surtout par les temps qui courent. Je ne cours pas je marche et prend le temps de la recherche libre , de faire et laisser faire avec la toile en dialogue.

                                                                                                                  Marie-claude Eudaric