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  • ROUTE DE LA SOIE : AHMAD YAHYAZADEH EN CONCERT UNIQUE DE DAF A PARIS

     

    Le percussionniste Iranien, Ahmad Yahyazadeh se produira sur la scène de la Maison des Cultures du Monde, demain, samedi 16 avril à 20h.  Ce spécialiste  de la musique et des chants du sud de la Mer Caspienne, sera accompagné de deux autres musiciens, Javid Yahyazadeh et Sardar Mohamdjani. Sur le même plateau, Gloria Abelians, une des meilleures danseuses Kathak du moment,  promet de « transporter le public autre part ». Si dans  nombre de spectacles venus d’ailleurs, c’est l’émotion qui rassemble, savoir déchiffrer certains codes culturels est un plus. Rencontre pour Directmonde, avec le musicien et la danseuse à la Maison du Daf  (Paris 9)*

     

    Ahmad Yahyazadeh : «  Je suis né au Nord de l’Iran entre la mer et les montagnes, au milieu des forêts…Je vis à Paris depuis 2004 ». Issu d’une grande famille de musiciens iraniens, il est aujourd’hui percussionniste soliste. Il apprend la musique auprès de sa mère Tahereh Khoshro et de son oncle Abolhasan Khoshro ( grand compositeur de musique folklorique iranienne). Après plusieurs tournées en Europe, il crée en 2006 la Maison du Daf ( une association culturelle et un conservatoire de musique persane afin de promouvoir l’enseignement du Daf encore peu connu en France)

    le Daf ?  Le Daf est un instrument millénaire et universel qui existe dans presque toutes les cultures du monde sous différents noms.  Pour son concert unique à la Maison des Cultures du Monde, Ahmad  proposera au public parisien le son du Daf en tant qu’instrument Solo. C’est une première. En effet pendant une heure et demie, il partira en exploration rhytmique  sur sa Route de la Soie pour nous ramener toutes les richesses sonores du Daf.  « Au début je voulais dire la Nuit de la Route de la Soie, nous explique Ahmad…Les gens voyageaient en caravane la journée. Et la nuit, c’était le moment de se reposer et de jouer d’un instrument…C’est une vieille histoire qui parle de l’échange culturel entre l’occidendal et l’oriental. C’était une route de commerces mais aussi de rencontres ». Parlant du Daf, toujours,  Gloria Abelians ajoute, «  c’est un instrument rond comme une pleine lune, comme un soleil(…)

    Gloria Abelians : « Je suis originaire d’Arcachon, dans le Sud-Ouest. Je suis née près de la mer ». Fille d’une artiste plasticienne mosaiste, Gloria est fascinée depuis l’enfance par le travail sur le corps et la spiritualité. D’abord formée en Académie de danse classique, elle rentre au conservatoire de Bordeaux  en danse contemporaine. C’est en 2008 qu’elle s’initie à la danse classique indienne, le Kathak.  Sur la scène parisienne, on la retrouvera en duo avec Ahmad « un peu comme une offrande, une prière (…) Ce sera de la danse soufie… ».  Tiens, cela me ramène au point de vue de la danseuse Kathak MUNMUN ( une des plus reconnues au Bangladesh) en libre parole, dans le magazine Danser de Février 2011. «  Le kathak est une danse infiniment plus riche et complexe. C’est ma vie, c’est mon cœur. Improviser dans le cercle du temps, dialoguer avec le percussionniste, c’est un jeu sans fin…Tu dois garder le lien avec le public ». Et comme une caisse de résonnance,  Gloria Abelians, semble vibrer avec la même puissance dans  cet « échange entre le public et les artistes »

    _Et l’IRAN, Ahmad ? Y retournerez-vous ?  « C’est mon pays, c’est mon rêve, c’est le pays de ma mère…Comme tous les Iraniens, non malheureusement…Peut-être bientôt , on ne sait jamais. » Nul besoin d’insister. Optons pour la sagesse des mots de Mawlânâdjala-oddin Mohammed, un des grands soufis Iraniens du treizième siècle. « Nous apparaissons et nous nous cachons, Toi dans Moi, Moi dans Toi. Voilà le sens profond de mon rapport avec toi. ».

     

    * maisondudaf@yahoo.fr

     

    Texte:Marie-Claude Eudaric

    Photo: Droits Réservés Ahmad Yahyahzadeh

     


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  • François-Xavier Seren : "Je vois en Noir et Blanc"

    Lundi, 28 Mars 2011 19:26

    Marie-Claude EUDARIC

     

    François-Xavier Seren est le photographe de l'exposition parisienne à succès, "C'est quoi ce travail". Avant la sortie du livre photo du même thème prévue pour octobre 2011, il accorde un entretien à Directmonde. Il nous donne rendez-vous sur le même trottoir de l'AFP, dans un café parisien, place de la bourse.

    Photographe de presse depuis plus de trente ans, François-Xavier Seren a illustré bon nombre de pages de magazines (Point de vue-images, Vogue Homme, le Figaro, VSD, etc). Si, sa collaboration avec la presse l'a amené aux quatre coins du monde, c'est en France que son regard se pose en immersion pour son travail personnel. Son but ? "Voir les français à travers différentes tribus, Les Parisiens, Les Aristocrates, Les Paysans, Les SDF". Notons que sa série photo sur les Aristocrates s'expose à New-York en Juin 2001 et connaît un bel écho médiatique jusque dans les pages du New-York Times.

    Argentique/noir&blanc ou Numérique/couleurs... ?

    S'il n'est pas en reportage pour une commande, François-Xavier Seren privilégie la technique argentique noir et blanc "parce que je vois en n & b, c'est physique, c'est le grain. Il y a des gammes de gris qu'il n'y a pas dans la couleur. Il y a plein de nuances...Le noir & blanc pour moi, c'est la vie, c'est intemporel".

    Intemporel, on veut bien le croire car l'on ne donnait pas très cher de la peau du grain de l'argentique en noir et blanc face à la prédominance du numérique essentiellement en couleurs. Dans son édito de Mai 2010, Jean-Christophe Béchet pour Réponses Photo souligne bien l'engouement du n&b : "Il y a quelques années, un sondage posait cette question à la fois stupide et riche d'enseignements : préférez-vous les expositions de photos couleurs ou de photos en n & b ? Eh bien, le n&b l'avait emporté haut la main". Le noir et blanc est en effet loin d'être moribond. Pour preuve, la photo "Dovima avec les éléphants" de Richard Avedon, un des spécialistes du genre, s'est envolée cette année pour, tenez-vous bien, 841 000 Euros.

    Au-delà de ce record du monde, François-Xavier nous confie tout de même que l'on vit de la photographie "parfois très bien parfois très mal...Mais quand on se lance dans ce métier-là, le but, ce n'est pas de gagner sa vie comme un avocat comme j'aurais pu être" (en 1978, il fait du droit à Assas, Paris).

    2011, est donc l'année de tous les records des clichés "à l'ancienne". La dernière série du photographe Seren "C'est quoi ce travail...", aurait-t-elle profité de l'effervescence pour l'argentique en noir et blanc dans les salles des ventes ? En tous les cas, l'idée de la série est née en 2008 "parce que j'avais lu un article qui m'avait interloqué, précise- t-il...Les gens qui travaillaient arrivaient à s'épanouir dans le monde du travail, et moi, à ce moment là, je commençais à avoir des soucis au boulot". Ses soucis ? Pour des raisons de coût , les magazines préférent aujourd'hui passer des commandes en photo numérique. Bon gré mal gré, l'amoureux de l'argentique a dû s'ouvrir au numérique pour de nouveau obtenir des contrats plus commerciaux. "C'est quoi ce travail" est traité sous l'angle humain sous forme de portraits autour desquels s'articulent trois questions :

    1) Que représente pour vous le travail ?

    2) L'avez-vous choisi ?

    3) Combien de temps y consacrez-vous ?

    À la question N°1, François-Xavier Seren nous dira « pour moi le travail , c'est une condition importante de s'épanouir à travers des rêves...C'est accomplir ça, ce rêve de môme"...

     

     

    Propos recueillis par Marie-Claude Eudaric

    Photo: MCEudaric


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  • William Benhamou : « Je suis issu du montage »

    Véritable phénomène tendance, William Benhamou est cet artiste-peintre parisien de 22 ans  qui vient de déclencher l’hystérie le soir de son vernissage.  WB, crée assurément le buzz et l’événement à la Galerie Memmi, rue du faubourg Saint-Honoré (Paris 8). L’exposition est prolongée jusqu’au 27 Avril. Comment expliquer un tel succès ? Pour essayer d’en comprendre les raisons,  je prends rendez-vous avec William Benhamou. Rencontre à la galerie pour Directmonde.

     

    Vernissage Pop Art .Tapis rouge, une foule amusée joue des coudes, pour être certain d’apparaître sur la photo aux côtés de l’artiste. Le tout, est immortalisé sur une video pour dynamiser le buzz. La galerie est noire de ce beau monde qui semble  être là pour partager  le quart d’heure de gloire Wharolien. Andy Wharol  avait en effet  déclaré en 1968  « Dans le futur, chacun aura droit à 15 minutes de célébrité mondiale ». William Benhamou l’a bien compris et son style est clairement estampillé Pop Art.  Et le Pop Art est  ce style qui concède au regard un plaisir plus immédiat. WB l’exprime lui-même du reste : « Les gens ont ressenti le plaisir que j’ai eu à les faire mais aussi l’amusement que j’ai eu à reprendre des grands noms comme Jeff Koons, Marcel Duchamp et à les re.mixer sous une autre forme… En mixant ces artistes… Je pense que c’est, ce qui a amusé les gens »

     

    Investir. A 22 ans, William Benhamou fait déjà preuve d’une lucidité certaine quant à la promotion et à la commercialisation de son travail. Et il aurait tort de s’en priver. Ne cherchez pas en lui, quelque trace de l’artiste maudit ou même bohême. Allez plutôt sur son site pour y découvrir la rubrique « Investir ». Investir ? « C’est un tout nouveau projet que j’ai mis en place pour offrir aux personnes qui n’ont pas forcément les moyens d’acheter une œuvre »…Oui, mais encore ? « C’est de pouvoir en investissant par exemple sur mon tableau ,Karl O, 40 Euros et au bout de quelques mois récupérer la mise avec une plus-value, ou avec toutefois  la possibilité de revendre les parts d’un tableau. Un seul tableau est divisé en 100 parts. Au bout de 5 parts achetées, le site internet s’engage à livrer le tableau chez le particulier pour une durée d’un mois.C’est un tout nouveau concept que j’ai voulu suivre parce que pour moi c’est vraiment quelque chose qu’il faut pousser à fond »

    Certes, le Business Art a toujours existé mais il est plus communément posé sur les lèvres des marchands d’art. Et c’est en ce sens que William Benhamou peut surprendre lorsqu’il s’approprie avec une telle aisance, le jargon de la stratégie commerciale sans détours. Parlant de sa formation, il nous dit « être issu du montage video et des effets spéciaux ». C’est sans doute sa force… 

    Le point de vue de Laurent Godin (galeriste à paris) « l’idée d’investissement est toujours omniprésente mais le devient trop, cela mène à des abus ; de toutes façons le retour est long (ce que l’époque n’admet pas bien) ; pour moi l’essentiel est plutôt le regard qu’on porte sur les oeuvres, et que les gens achètent les artistes en lesquels ils croient »

    Propos recueillis par Marie-Claude Eudaric


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